

Des fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour des vestiges de vie sur le Plateau dès le VIIe siècle avant Jésus-Christ. On retrouve sur le secteur de Moulon, à Gif-sur-Yvette, un village gaulois entier datant du IVe siècle avant JC avec des silos et des greniers. Une villa gallo-romaine découverte sur le même secteur permet de savoir que, chose rare, le blé dur était déjà cultivé sur le plateau à cette époque. Aujourd’hui, des fouilles sont encore en cours et le Plateau n’a pas fini de livrer ses secrets du passé.
Durant le Moyen-Âge, le Plateau redevient d’abord un espace boisé et marécageux avant d’être défriché au Xe siècle et cultivé à nouveau. Jusqu’au XVIe siècle, on y travaille la terre à la charrue à roue, on y cultive du seigle et de l’avoine et on y trouve de nombreux troupeaux de moutons. Au XVIIe siècle, Louis XIV cherchait une solution pour alimenter ses bassins de Versailles. En collectant l’eau du Plateau grâce à un réseau de rigoles et d’étangs, cela a assaini les terres et a permis l’essor de l’agriculture. L’eau ainsi transportée allait à plus de 60km de là et une partie des aqueducs est encore visible aujourd’hui.
Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site de l’INRAP.
En 1880, d’autres grands travaux sont menés sur le Plateau : des drains sont enterrés à 1 mètre sous terre et permettent encore d’améliorer la qualité des sols. En même temps, l’agriculture se transforme avec l’apparition de la betterave sucrière. Celle-ci remplace la jachère et entraîne la disparition progressive des troupeaux de moutons. La culture de la fraise se développe également. Le Plateau produit enfin beaucoup de paille et de fourrage pour les chevaux parisiens qui en échange fournissent du fumier qui sert à fertiliser les champs.
Après la Première Guerre mondiale, l’utilisation des engrais chimiques et des engins mécaniques se généralise. La culture de la betterave et l’élevage bovin disparaissent, de même que la culture de la fraise qui nécessite trop de main-d’œuvre. Les cultures dans la 2e moitié du XXe siècle sont principalement le blé, l’orge, le colza et le maïs et l’agriculture est de plus en plus mécanisée.
C’est pour répondre à ces enjeux et préserver ces terres exceptionnelles que le premier Périmètre Régional d’Intervention Foncière (PRIF) agricole d’Île-de-France est mis en place au début des années 1990 sur le Plateau de Saclay. Celui-ci donne à l’Agence des Espaces Verts (AEV) un droit de préemption sur 2000 ha de terres agricoles pour préserver leur vocation nourricière. En 2010, la Zone de Protection Naturelle Agricole et Forestière (ZPNAF), dispositif juridique unique en France, voit le jour. Prévue par la loi du Grand Paris du 3 Juin 2010, elle protège durablement 4115 d’espaces naturels et agricoles dont 2354 ha de terres agricoles situées sur le Plateau de Saclay.
La loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris crée une zone de protection naturelle, agricole et forestière (ZPNAF) à Paris-Saclay. Cette zone rend non urbanisables les espaces naturels et agricoles qui la composent. Ce dispositif législatif unique en France, préserve les exploitations agricoles dans le périmètre concerné, et concilie agriculture et respect de l’environnement en mettant en place une gestion optimisée des espaces boisés et naturels du territoire. La ZPNAF représente 4115 hectares protégés dont 2469 hectares consacrés exclusivement aux activités agricoles et 1646 hectares composés de forêts, cours d’eau, espaces naturels et rigoles.